Les probiotiques
Petite histoire… Vers la fin du XIXe siècle, des microbiologistes constatent que la composition de la flore intestinale (microbiote) des personnes en bonne santé diffère de celle des personnes malades. Quelques années plus tard, Ilya Ilitch Metchnikoff, bactériologiste, mène des recherches sur les bactéries qui produisent de l’acide lactique (lactobacilles et bifidobactéries) et découvre leur capacité à contrecarrer les effets des bactéries pathogènes. C’est le début de l’histoire des probiotiques, mais le terme n’apparaîtra qu’en 1965 ; il désigne les micro-organismes vivants bénéfiques pour la santé de l’homme.
Quels bénéfices pour la santé ? Le microbiote humain contient plus de cent mille milliards de bactéries, représentant près de 1 000 espèces et sous-espèces différentes. Ces bactéries colonisent la bouche, la peau, le vagin chez la femme, mais la majorité se trouve dans l’intestin. Cette communauté vivante et complexe forme un écosystème individuel et un organe qui participe à de nombreuses fonctions. De nombreux facteurs peuvent perturber ou modifier le fragile équilibre du microbiote intestinal, de façon plus ou moins durable, entraînant une insuffisance des bactéries fonctionnelles ou une prolifération d’espèces inutiles et néfastes. Lorsque l’équilibre est rompu (dysbiose), il y a perte des fonctions physiologiques optimales. L’apport de probiotiques constitue dès lors une flore de substitution capable de lutter contre l’inflammation ou l’infection intestinale.
Dans quels cas les utiliser ? L’apport de probiotiques a principalement montré son utilité : - en accompagnement d’antibiothérapie ; - dans la prévention et le traitement de la diarrhée infectieuse et de la turista ; - pour prévenir les infections nosocomiales ; - pour traiter ou prévenir les infections vaginales ; - dans le syndrome du côlon irritable ; - lors d’infection à Helicobacter pylori ; - en prévention de l’eczéma atopique chez les enfants à risques ; - pour stimuler et réguler le système immunitaire. Depuis quelques années, les chercheurs s’intéressent aux effets possibles des probiotiques sur les maladies neuropsychiatriques, neurodégénératives, sur la dépression, l’obésité et les troubles métaboliques. Dans ces domaines, si on manque d’études sur l’être humain, beaucoup sont menées chez l’animal de laboratoire. Les études sont aussi encore insuffisantes, de manière générale, pour dire si la supplémentation avec telle ou telle bactérie représente une meilleure solution thérapeutique dans telle situation. En plus, chaque personne ayant un microbiote bien spécifique, une même supplémentation n’a pas les mêmes résultats sur tout le monde.
Présentation Dans l’alimentation on trouve les probiotiques dans les aliments lactofermentés et les laitages, mais à des doses insuffisantes lorsqu’il y a dysbiose. En supplément, les probiotiques sont conditionnés en gélules ou en sachets de poudre.
Mode d’emploi La quantité minimale généralement conseillée pour un adulte est de 10 milliards de bactéries par jour, dose qui peut monter à 60 milliards pour certains troubles de l’immunité ou en cas d’hyperperméabilité sévère de la muqueuse intestinale. La durée des cures est variable. A titre d’exemples : - pour prévenir la diarrhée lors d’un voyage ou lors d’un traitement antibiotique : commencer de 1 à 5 jours avant et poursuivre 2 semaines après ; - dans les situations chroniques (syndrome de côlon irritable, vaginites à répétition) : cures de 10 à 20 jours par mois, durant 3 mois.